Boxe : Loïc Tajan, le petit enfant de Villemandeur qui a grandi à la vitesse de l'éclair
- Lyes Baloul
- 10 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 avr.

Loïc Tajan (11 victoires dont 6 avant la limite, 3 défaites) disputera son quinzième combat chez les professionnels, ce samedi 12 avril, au gymnase Alphonse-Daudet, à Villemandeur. Le boxeur du Ring mandorais croisera le regard du Vénézuélien Eliu Canario, adversaire qui n’a jamais boxé en Europe. Enjeu majeur de cette confrontation : le titre intercontinental WBF des poids coq. Un défi de taille pour l’enfant de Villemandeur.
Dix mois après sa frustrante défaite au Zénith de Nantes face à Terry Le Couviour, Loïc Tajan remontera sur le ring ce samedi 12 avril. « Un plaisir de retrouver mon public », affirme le boxeur de 34 ans. Son adversaire du soir : Eliu Canario. 25 ans. 17 victoires dont 13 par K.-O. Le Vénézuélien n’a jamais boxé en Europe. « Je n’ai pas l’habitude de fouiller dans les palmarès de mes adversaires. Même si j’ai une toute petite idée sur celui que je boxerai ce samedi », glisse Loïc Tajan.
« Je préfère perdre contre un solide que de gagner face à un faible »
Égal à lui-même, le boxeur mandorais aborde « tranquillement » son prochain combat. « En toute transparence, en un an, et depuis mon dernier combat (ndlr : avril 2024), j’ai seulement fait 12 rounds de mise de gant. 6 à Villemandeur, 6 à Melun. À côté de cela, il n’y a pas eu de préparation spécifique ». Comment le boxeur professionnel local parvient-il à maintenir son énergie physique ? « Je m’entraîne peu. C’est un cercle vicieux. C’est mon rythme, ma façon de gérer ma carrière. Et ça me va », concède l’employé de Brico-Dépôt, à Villemandeur. « La boxe est un loisir, une passion pour moi. J’aime ce que je fais. Même si j’ai le titre de boxeur pro, mais ma vie ne tourne pas uniquement autour de ça. Je ne mange pas boxe. J’ai une famille, des amis. La boxe est certes importante pour moi, mais ce n’est pour tout. C’est un ensemble ». Il n’en demeure pas moins que Loïc Tajan ne manque pas de rage de vaincre. « Je ne vais sur le ring pour perdre. J’y vais pour gagner. Dans ma carrière, j’ai toujours boxé des durs. Des adversaires costauds. Je préfère perdre contre un solide que de gagner face à un faible. J’ai ma fierté. Aujourd’hui, pour moi, peu importe la ceinture. Le plus important, c’est l’adversaire que j’ai en face. C’est le boxeur qui fait la ceinture, ce n’est pas la ceinture qui fait le boxeur ».
« Ma mère et mon fils n’assistent pas à mes combats »
C’est l’histoire d’un môme. Celui qui a depuis grandi. Vite. Très vite. « Quand je pense à mon enfance ? Que de bons souvenirs. J’ai découvert la boxe grâce à mon grand frère, ancien licencié du Ring mandorais. J’ai commencé à en faire à l’âge de 10 ans. Au départ, c’était une question de curiosité. Puis, l’histoire s’est écrite petit à petit. J’y ai pris goût au fil des années. ». Depuis, le jeune homme n’a jamais boudé son plaisir pour le noble art. Ce samedi 12 avril, sa famille sera au pied du ring pour le soutenir au moment d’affronter le Vénézuélien. À deux exceptions près. « Ma mère n’assiste jamais à mes combats. Elle n’aime pas me voir encaisser des coups. Elle me demande d’ailleurs à quel moment j’arrêterai de boxer. Mon fils (5 ans) ne sera pas là samedi soir, non plus. Je n’ai pas envie qu’il regarde mes combats. La boxe ? Il suit. Il est curieux. Je lui dis que mes médailles lui appartiennent aussi. Il est content ».
Jean-Michel Vincent, son homme de confiance
Il le clame haut et fort. « Jean-Michel Vincent est plus qu’un entraîneur. Un père spirituel. Un confident ». Une complicité inébranlable s’est en effet installée depuis leur rencontre. Il y a de cela près de vingt-cinq ans. « J’ai eu au début Eric Godey comme entraîneur », précise Loïc Tajan. Mais l’homme qui a marqué son parcours n’est autre que Jean-Michel Vincent. « Il a confiance en moi. Et c’est réciproque. Il comprend ma boxe. Mon style, mon tempérament. C’est quelqu’un qui m’a toujours suivi. Mes combats, je les ai gagnés sous sa coupe. Son soutien a toujours été d’une grande importance dans ma carrière de sportif. Et d’homme. Je lui dois ma carrière. Comme je la dois aussi à David Musset (promoteur nantais) ». Loïc Tajan a enchaîné les participations, ces dernières semaines, à des courses à pied. Son premier supporter sur place : Jean-Michel Vincent. Une preuve supplémentaire de la complémentarité entre l’entraîneur mandorais et son élève.
« Samedi soir ? Si je peux le mettre à terre rapidement, ce serait l’idéal »
Une obsession. « Je me pèse plusieurs fois par jour avant le combat. C’est très strict. Je dois être aux normes, et du coup, pas le droit à l’erreur ». Loïc Tajan en est catégorique. « Pour samedi soir, j’ai dit à Jean-Michel (Vincent) : si je vois que je réussirai à mettre KO mon adversaire, je laisserai pour faire durer le plaisir. Il m’a répondu que si je pouvais régler le problème rapidement, je devrais le faire. J’ai réfléchi. Du coup, si je peux le mettre à terre rapidement, ce serait l’idéal. Je prendrai moins de risque, moins de coups. Ce serait que du bonheur ». Celui de ses fans. À juste... titre.





