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Santé - " Le rapport Delandre " pour freiner l'inactivité physique et la sédentarité : c'est quoi au juste ?

  • Lyes Baloul
  • 13 juin
  • 3 min de lecture
Des séances d'activité physique sont organisées ici et là par des associations locales.
Des séances d'activité physique sont organisées ici et là par des associations locales.

Le Dr Dominique Delandre, adjoint à la jeunesse et aux sports à la ville de Montargis, a remis le 7 avril dernier le rapport de la commission interministérielle Sport-Santé. Un travail qu’il a entamé en juillet 2022 sur recommandation de François Braun, l’ancien ministre de la Santé.

L’heure est grave. Et les conclusions de ce rapport d’une soixantaine de pages en disent long sur une situation extrêmement préoccupante. « Face aux enjeux de la santé publique liés aux conséquences de l’inactivité physique et de sédentarité qui touchent l’ensemble de la population, il est essentiel que les pouvoirs publics prennent véritablement conscience de la gravité de la situation qui met en danger notre modèle sanitaire et social. Des mesures législatives et financières fortes sont urgemment nécessaires », peut-on lire dans le compte-rendu de Dominique Delandre. Le docteur montargois avait mené des recherches scientifiques et institutionnelles en concertant des acteurs venant exclusivement des ARS (Agences régionales de santé), des DRAJES (Délégations Régionales Académiques à la Jeunesse, à l’engagement et aux sports) et des différents secteurs socio-médicaux.

« La population développe une nouvelle addiction : la chaise ! »Dominique Delandre (médecin et adjoint aux sports et à la jeunesse à la ville de Montragis).
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À la lumière des travaux menés de novembre 2022 à novembre 2023, Dominique Delandre en est convaincu. « Le niveau de pratique d’activité physique (AP) régulière, incluant le sport, ne fait que baisser et le temps de sédentarité journalière, le plus souvent associé au temps d’exposition aux écrans, ne fait qu’augmenter. La population développe une nouvelle addiction : la chaise ». Le rapport de la commission interministérielle dresse un état des lieux alarmant. « Les maladies chroniques, comme le diabète, l’hypertension, etc..., représentent la première cause de mortalité mondiale. Elles résultent d’une combinaison de facteurs génétiques, psychologiques, environnementaux et comportementaux. Sur un fond de vieillissement de la population et de progrès médical, l’apparition et les complications de ces maladies chroniques sont grandement favorisés par des facteurs de risque comme l’inactivité physique, la sédentarité… L’inactivité physique et la sédentarité représentent un fardeau financier considérable pour l’État français ». En 2020, les pathologies et les traitements chroniques ont représenté 63 % des dépenses de santé du régime général de la sécurité sociale soit environ 86 milliard d’euros sur un total de 21 millions de personnes (31 % de la population française). Dominique Delandre souligne qu’« à cause de la sédentarité, 95 % de la population adulte est confrontée à un risque de dégradation de sa santé. La France est à la 119 position mondiale au niveau de l'activité physique chez les adolescents. On bouge très peu ».


Quelles solutions pour en finir avec l’inactivité physique et la sédentarité ?

Classiquement, il est recommandé aux adultes 30 minutes d’activité physique par jour. Une heure chez les adolescents. « Adapter ce mode de vie permet aux personnes de se sentir en bonne forme. Les effets de l’activité physique sont considérables pour le corps et le mental. L’activité physique ne signifie pas forcément faire du sport. Il existe des méthodes pour se maintenir en forme. Marcher, se bouger… », explique Dominique Delandre. Son rapport propose diverses recommandations pour créer une dynamique autour de l’activité physique et barrer la route au fléau de la sédentarité. Parmi elles : accentuer la communication et au développement d’une stratégie sport-santé au sein des collectivités locales. La formation des éducateurs et enseignants, l’évaluation annuelle de la condition physique, la promotion du Pass’Sport en début et fin d’année scolaire (écoles, collèges), la sensibilisation et la reconnaissance des professionnels de santé et de l’activité physique adaptée dans les parcours de soins ainsi que le financement des maisons sports-santé. Le rapport évoque, par ailleurs, la promotion de l’activité physique ou sportive en milieu professionnel en favorisant, à titre d’exemple, la diffusion d’un kit de sensibilisation, l’implication du médecin dans la prescription de l’activité physique, en améliorant l’ergonomie des bureaux, en sensibilisant à la pratique sportive en entreprise, en étudiant la possibilité de valoriser, par un label ou autre outil, les structures professionnelles qui respectent le cahier de charges de la norme de l’Association Française de normalisation (AFNOR). Le rapport du Dr Delandre vise également à encourager l’activité physique adaptée pour les personnes âgées (EHPAD, etc...). En assurant un accompagnement d’un professionnel et le remboursement par l’Assurance Maladie des séances. Pour les personnes en situation de handicap, les recommandations de l’élu de Montargis tendent à faciliter les accès aux équipements sportifs et à mener une réflexion sur leur accessibilité depuis les lieux de leur vie. Quid de la suite de ce rapport de la commission interministérielle ? « Tout le monde a une responsabilité à assumer et un rôle à jouer dans cette lutte contre l’inactivité physique et la sédentarité. L’urgence est là. Nous espérons des mesures concrètes de la part des ministres et de l’Etat », conclut Dominique Delandre.


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